Mobile Suit Gundam

C’est en 1979 que la toute première série de Mobile Suit Gundam voit le jour sur les écrans de télévision Japonais. MS Gundam révolutionne le genre mecha qui à l’époque fonctionnait sur le principe du super robot héros protecteur (cf Mazinger Z, Great Mazinger et compagnie).

Initialement composée de 52 épisodes, MS Gundam n’eut pas de succès la première fois. L’annonce d’arrêt de la série a été prononcée au 39eme épisode, les producteurs ont obtenu 43 épisodes pour achever l’histoire. Par la suite, la série sera condensée en 3 films rajoutant certaines scènes coupées pour le dernier. Les films font un bon succès, les produits dérivés se vendent bien, Gundam décolle…

Histoire

En proie à la surpopulation, l’humanité se mit en conquête de l’espace. Ils créèrent des Colonies Spatiales dans lesquelles l’environnement terrestre fut reproduit artificiellement. Cette nouvelle ère pour l’humanité fut nommée Universal Century.

La Colonie Side 3 (Munzo), dirigée par Zeon Zum Daikun, se déclare République Indépendant de Zeon. Cependant, Zeon se fait tuer peu de temps après et un de ses amis, Degin Zod Zabi, prend sa place. Ce dernier est un fanatique assoiffé de pouvoir qui proclame la Principauté de Zeon, lance une course à l’armement qui produira les Mobile Suits, et enfin, déclare une guerre d’indépendance à la Fédération Terrestre. Zeon fit s’écraser la Colonie la plus proche de la Terre sur la planète bleue pour ouvrir les hostilités. Les deux camps perdirent à ce moment là la moitié de leur population…

UC 0079, sur la Colonie Side 7, trois Mobiles Suits de Zeon, des Zaku II, entrent dans la Colonie pour y trouver la nouvelle arme de la Fédération, un certain Projet V. Une alerte est déclenchée visant à évacuer les civils de la Colonie. Parmi eux se trouve Amuro Ray, un jeune homme dont le père travaillait sur ce fameux projet V. Il verra allongée sur un camion la nouvelle arme de la Fédération : un Mobile Suit du nom de Gundam. Amuro montera à bord et parviendra à manœuvrer la machine et détruire un Zaku. L’explosion créera un trou dans la Colonie, tous les civils seront évacués. La plupart seront emmenés à bord du nouveau vaisseau de combat Fédéral, le White Base, conçu pour transporter des Mobile Suits. Montrant sa capacité à maîtriser le Gundam, Amuro sera nommé pilote de ce dernier. Il devra alors protéger le White Base et ses passagers jusqu’à leur destination sur Terre des attaques incessantes de Zeon et surtout, de Char Aznable, un redoutable adversaire élite de Zeon…

Aperçu

L’équipage du White Base

Et voici donc celui par lequel tout a commencé !

Mobile Suit Gundam (également appelée “Gundam 0079”, ou “First” par les fans) est la première série TV Gundam réalisée en 1979 par Yoshiyuki Tomino. Pour l’époque, elle changeait le genre Mecha car elle sortait du traditionnel “le méchant de la semaine” couplé au super robot piloté par son héros au grand coeur plein de vertus. Mobile Suit Gundam s’est concentrée sur l’arrière plan de son univers et a développé une histoire de base relativement riche sur fond du thème de la colonisation spatiale et de la guerre d’indépendance et d’idéologies. Les mechas de la série, les Mobiles Suits, sont relégués au rang d’outils, privilégiant le développement des personnages et leurs interactions.

Les personnages ont été dessinés par Yoshikazu Yasuhiko dont le trait est très reconnaissable et qui officiera plusieurs fois sur la Saga Gundam. Il lancera également son propre manga revisitant la série TV Gundam : Gundam The Origin à partir de 2002. Gundam nous présente un panel de personnages varié aux motivations diverses. Le héros de la série, Amuro Ray, est dépeint comme un ado geek qui vit seul sur une colonie de Side-7, son père consacrant tout son temps pour son travail dans la Fédération et sa mère restée sur Terre. Il a un entourage d’amis avec notamment Fra Bow qui fait office d’autorité maternelle de remplacement et d’autres camarades d’école. Avec le déroulement des évènements de la série, Amuro se retrouve enrôlé de force par la Fédération car il a montré une aptitude particulière dans le pilotage du Gundam, le Mobile Suit fédéral. L’équipage du White Base ne sera composé que de nouveaux soldats, de civils impliqués et de quelques soldats expérimentés qui auront du mal à faire face à cette équipe inhabituelle.
Du côté de Zeon, nous découvrons une vraie armée bien mieux organisée et équipée que la Fédération et suivons particulièrement le personnage de Char Aznable qui renferme un très lourd historique et passé. Ses interventions, bien qu’assez ponctuelles au final dans la série, sont marquantes pour l’équipage du White Base car il représente un redoutable ennemi, motivé également par une volonté et vengeance personnelle vis à vis de l’élite dirigeante de Zeon. Globalement, si la série reste assez manichéenne, les soldats de Zeon ne sont pas non plus systématiquement des méchants bêtes et disciplinés. Si le contexte reste une guerre d’indépendance et d’invasion de la Terre, les rencontres entre camps opposés sont toutes motivées par l’arrière plan de la série, mais aussi un côté humaniste où chacun oublie son camp pour se sortir d’une situation commune.

Du côté des mechas, les Mobiles Suits de la série ont été designés par Kunio Okawara, l’un des premiers à avoir été crédité comme “mecha designer”. Les Mobile Suits de chaque camp ont chacun leurs particularités. Ce qui distingue immédiatement d’un MS Fédéral d’un MS Zeon, c’est en premier lieu “l’oeil unique” côté Zeon. On remarque aussi qu’ils ont beaucoup plus de formes arrondies et sont plus massifs que les MS Fédéraux qui restent très carrés et élancés. Les MS font partie de la course à l’armement qui est présente dans Gundam et sont régulièrement améliorés et enrichis de nouvelles technologies spéciales. L’une des technologies les plus avancées de Gundam restera le Psycommu, permettant de faire contrôler des modules armés par la pensée (les Funnels). Toutes ces thématiques seront régulièrement reprises dans la Saga.
On notera quand même que Gundam conserve quelques héritages du Super Robot. Le Gundam en lui-même reste un Mobile Suit d’une grande puissance, bien que la dextérité de son pilote soit aussi ce qui fait sa force, il possède de base une armure et des armes supérieures à ce que Zeon avait standardisé. Ses nombreuses victoires sur le champ de bataille lui vaudront le surnom de “démon blanc” dans les rangs de Zeon. Autre aspect plus jouet, le schéma de couleurs du Gundam peut difficilement être qualifié de réaliste avec son blanc, bleu et rouge bien visibles, là où Zeon se contente de MS verts en standard et certains pilotes de haut rang ayant droit à une couleur personnelle (le fameux rouge “Char Custom” par exemple). Durant le développement de la série, nous suivrons de nombreuses évolutions de Mobile Suits côté Zeon qui sera forcée de rattraper l’avance prise soudainement par la Fédération. Gundam a également le concept de “Mobile Armor” qui, à l’inverse des Mobile Suits, se présente sous forme d’un engin souvent spatial qui n’est pas anthropomorphique.
Néanmoins, on gardera aussi de côté que certains designs de Mobile Suits chez Zeon sont parfois horribles ou incongrus, rappelant combien Gundam reste une série qui s’adressait à un public jeune et à qui il fallait vendre du jouet ou lui rappeler que ce personnage est un méchant parce que son mecha est moche et a l’air méchant. Certaines des horreurs de la série TV ont été ignorées dans les films, permettant soit de les oublier tout simplement, ou bien de laisser une ouverture sur la continuité de la Saga en laissant leur pilote survivre là où dans la série il rencontra une fin tragique. Autre aspect “jouet” de Gundam, les G-Parts utilisées dans la série TV qui sont des véhicules se combinant au Gundam pour remplir des rôles particuliers (assistance au vol, mode tank…) qui seront littéralement effacés de l’Histoire par les films, préférant les remplacer par des Core Boosters un poil plus crédibles.

La réalisation d’époque de la série pique un peu les yeux si l’on n’est pas un adepte de la vieille animation japonaise. La série TV a très mal vieilli et les films n’ont guère eu de traitement de faveur par le temps non plus. La qualité de réalisation d’époque est hasardeuse, comme souvent, avec des animations parfois hésitantes, des proportions étranges ou encore des arrières plans pas forcément bien raccordés. Quand on est un amateur de série japonaise à l’ancienne, on ne peut qu’adorer cet élan de rétro. Quand on est nourri aux séries TV modernes réalisés numériquement, ça risque de passer difficilement… Globalement, la série TV s’en tire pas trop mal et la comparaison avec les films se tiendra plus sur “qu’est-ce qu’ils ont conservés et omis ?”. Les films reprennent principalement la trame générale de la série et oublient les évènements annexes ou ceux qui découlaient d’un autre. Il est intéressant de voir les deux versions de Mobile Suit Gundam car certaines situations sont plus compréhensibles dans la série TV que dans les films où l’on ne comprend pas réellement leur origine (par exemple la dépression d’Amuro Ray dans le premier film n’est pas très expliquée là où l’évènement qui l’a causée dans la série TV répond bien à la question du pourquoi ce traumatisme soudain). Forcément, le format réduit pour le cinéma a obligé à faire des coupes brutales, mais au final les deux se retrouvent bien.
L’ambiance musicale de Gundam, composée par Shigeaki Saegusa, est également très sympa pour l’époque. Les thèmes de la bande originale, qui vont du symphonique indémodable aux musiques des 70’s bien rétro comme il faut, s’écoutent encore aujourd’hui avec plaisir et on les entend encore régulièrement dans les jeux vidéo de la Saga par exemple. Les génériques de début et de fin de la série TV chantés par Koh Ikeda sont kitsch à souhaits mais se laissent encore écouter de nos jours.

Conclusion

Mobile Suit Gundam est bien évidemment un incontournable de la Saga Gundam. Que ce soit les films ou la série TV, les deux sont à voir car chacun a une particularité qui développe des évènements ou en modifie au profit de la continuité. On notera par ailleurs que les films font foi en terme de canonicité car les séquences flashback qu’on revoit par la suite proviennent d’eux (par exemple Sayla Mass pilote un Core Booster tiré des films dans le flashback de Char Contre-attaque).
Il est nécessaire de s’affranchir de l’état d’esprit “c’est vieux, c’est moche” pour savourer Mobile Suit Gundam et ainsi, vous saurez par quoi toute la Saga Gundam a commencé et d’où les bases récurrentes qu’elle exploite encore aujourd’hui…


Staff

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