Sorti en mars 1991 sur les écrans de cinéma japonais, trois mois après les premiers épisodes de Gundam 0083, Gundam F-91 ne connut pas le même succès. Gundam F-91 se fixait pour but de renouveler le fandom en présentant de nouveaux héros et nouveaux antagonistes, tout en conservant le concept de base de Gundam, c’est-à-dire l’affrontement entre la Fédération terrestre et les colonies spatiales, et l’utilisation des robots géants comme machines de guerre au même titre que les avions de chasse et les chars d’assaut.

Histoire

L’histoire de Gundam F-91 se déroule bien plus tard dans l’Universal Century, en UC 0123, soit trente années après la chute de Neo-Zeon lancé par Char Aznable en UC 0093. Alors que la Fédération pensait enfin avoir le contrôle total des colonies et être débarrassée des mouvements indépendantistes, la famille Ronah déclare reprendre les idéaux de Zeon à son compte et avec l’aide d’une armée privée, le Crossbone Vangard, elle lance la guerre contre la Fédération. L’action du film se déroule dans le groupement de colonies Side-4, ravagé par la Guerre d’Un An, qui fut renommé Frontier Side.

Le Crossbone Vangard attaquera par surprise la colonie Frontier 4 pour marquer son action. Parmi les civils qui tenteront de s’enfuir vers d’autres Colonies nous retrouvons Seabook Arno et sa petite soeur Reese, son amie Cecily Fairchild, et d’autres de leurs camarades. Dans la panique et les combats de Mobile Suits, beaucoup de civils perdront la vie, mais également plusieurs de leurs amis.

Durant les affrontements, Cecily se fera enlever par un pilote de Crossbone Vangard, celle-ci découvrira alors qu’elle est en fait une des héritières de la famille Ronah. De leur côté, Seabook et ses amis seront rescapés par un vaisseau de la Fédération qui transportait le Gundam F-91, un Mobile Suit développé par la mère de Seabook, ingénieur pour la Fédération.

Aperçu

C’est sur ces bases que commence l’histoire de Gundam F-91. A l’origine, Gundam F-91 devait être une série TV d’une cinquantaine d’épisodes, hélas le projet fut avorté et au final seul un film en est ressorti. Et cela se sent dans le montage de l’histoire…

Un des reproches que l’on peut faire à F-91 est que son histoire manque cruellement d’originalité pour la Saga Gundam. En effet, Seabook n’est pas sans rappeler Amuro, qui se retrouve enrôlé et amené à piloter un Mobile Suit dans des conditions similaires (mis à par le fait que Seabook est forcé de le faire), et la conception du F-91 est issue des travaux de sa mère. La famille Ronah a des grands airs de famille Zabi, sans compter les autres rapprochements qu’on peut faire encore avec certains personnages.

Côté narration, comme dit plus tôt, le fait que ce film soit une série TV avortée se ressent dans le dénouement de l’histoire. Par exemple un personnage peut être brièvement introduit, il fini par déserter une raison non exposée au spectateur, puis il disparait dans les 5 minutes qui suivent. Bref, un montage réalisé à la tronçonneuse sur l’enchainement de plans qui donnent l’impression que l’histoire a avancée de plusieurs jours juste en une séquence. Très déroutant, il faut l’avouer.

Pour repartir sur un point positif, on prendra en considération que le Character Design du film est une nouvelle fois signé de Yasuhiko Yoshikazu, qui fut le designer des personnages de Mobile Suit Gundam et Zeta Gundam. On reconnaît d’emblée son style qui rend plus vivant les personnages qu’il a créé pour ce film. Au niveau des caractères, F-91 n’a pas l’occasion de beaucoup développer de personnages, format film oblige, nous sommes donc principalement orientés vers l’évolution de Seabook et le fait qu’il découvre ses aptitudes spéciales de Newtype. Tout comme Cecily apprend ses origines et se verra déchirée entre le fait de devoir servir un idéal familial, et celui de devoir combattre contre ses amis parfois. On notera une bonne introduction du personnage masqué qui a une histoire changeant un peu de l’ordinaire.

Au niveau du Mecha-Design, là ça se gâte. De nouveau designés par Kunio Okawara, les mechas présentent des formes intéressantes et une évolution correcte par rapport à l’année durant laquelle se passe F-91 pour la Fédération. Le Gundam F-91 apporte un peu de fraicheur et de nouveauté dans la saga avec ses formes moins conventionnelles. Par contre, le côté Crossbone Vangard a été moins bien accueilli globalement… Les Mobile Suits ont des formes assez étranges qui choquent pas mal par rapport à ce dont nous avons toujours été habitués pour les machines du groupe antagoniste. En faisant un rapprochement, on arrive à imaginer que les MS du Crossbone Vangard sont basés sur un costume de soldat Allemand de la Seconde Guerre Mondiale.

Dans le domaine de la réalisation général, on notera que Gundam F-91 est un film globalement très bien conçu, il se permet d’avoir quelques scènes 3-D pour les Colonies qui sont assez bien faites. L’animation est très fluide et l’action se rend bien. Un bon point à ce niveau-là !

Musicalement parlant, ce film propose un OST assez discret mais très frais et diversifié. Le sentiment général à l’écoute des musiques est qu’on a une certaine oppression constante, ceci concordant avec l’ambiance du film post attaque de colonie et des évènements qui en découlent. Une très bonne mention au thème principal chanté du film, Eternal Wind de Moriguchi Hiroko, une chanson anthologique de la Saga Gundam ! On se rappelle de la voix de cette dernière dans le deuxième générique de Zeta Gundam qui a lancé la carrière de cette jeune chanteuse de l’époque.

Conclusion

Gundam F-91 est un film qui apporte des idées sympathiques pour un UC lointain, et met en place de nouvelles idées et de nouveaux concepts technologiques. Dommage que son histoire soit assez classique, et que son déroulement soit très rapide, mais il reste un film de bonne qualité qui se laisse regarder sans demander son reste. Certes il n’est pas aussi culte, mais pour l’un des rares films originaux de Gundam (entendez pas là : n’est pas un résumé d’une série), il n’en reste pas moins intéressant à regarder. Celui-ci est disponible en France dans une édition DVD sorti en 2005.


Dates de sortie