Gundam : G no Reconguista (Reconguista in G)

Gundam : G No Reconguista est une série TV sortie à partir du 2 octobre 2014 au Japon. Elle est la dernière série originale écrite et réalisée par le créateur de la Saga Gundam, Yoshiyuki Tomino, après Turn A Gundam en 1999, ainsi que Ring of Gundam et les films de Zêta Gundam entre deux. Dans un premier temps, la série était annoncée comme un nouveau projet de Tomino et il n’était pas dit qu’elle aurait de connexion à la Saga Gundam. Le projet “G-Recko” a été dévoilé en septembre 2011 dans la presse spécialisée Japonaise et à l’époque, les spéculations allèrent de bon train. Il aura fallu attendre mars 2014 pour avoir la confirmation officielle que le créateur revenait sur la Saga. Gundam Reconguista in G fait partie des séries évènementielles pour fêter les 35 ans de la Saga Gundam en 2014. 

Autre évènement notable, elle marque le retour de la Saga Gundam en France grâce à une diffusion en simultanée par l’éditeur Wakanim. Elle aura également bénéficié d’une diffusion TV sur la chaîne Nolife à partir du 21 novembre 2014.

Reconguista est également la troisième série Gundam à être réalisée sur uniquement 26 épisodes avec les deux Gundam Build Fighters. Si ces deux dernières se sont bien accomodées de ce format, celle-ci aura eu bien plus de difficultés à s’y plier comme nous allons voir plus loin… 

Histoire

L’Universal Century, ère qui marqua l’époque de la colonisation spatiale et des guerres dans l’espace s’est terminée depuis des années.

L’Humanité est entrée dans une nouvelle ère de prospérité appelée le Reguild Century, époque qui espère voir la paix durer et laisser oublier les heures sombres où l’humanité a failli s’éteindre.

RC 1014.

Capital Tower est un ascenseur orbital qui sert à relier la Terre à l’Espace. C’est également le conduit qui transfère l’énergie de Batteries à Photons vers la surface et cela lui confère un caractère sacré car il s’agit de l’unique source d’énergie de la Terre.

Bellri Zenam est un étudiant en formation pour rentrer dans la Capital Guard, corps de défense de Capital Tower. Alors qu’il était dans une session d’entrainement, la Tour est attaquée par le YG-111 Gundam G-Self, un Mobile Suit incroyablement manoeuvrable d’un type et d’une technologie inconnus.

Bellri se joindra à la bataille avec un Mobile Suit de maintenance, un Recten:rc/g-no-reconguista/recten.html:lien}, et parviendra à capturer le G-Self. Cependant, Bellri ressentira quelque chose pour sa pilote, {lien:db:994:Aida Rayhunton, qui est membre des pirates de l’espace. Ce même sentiment apparaîtra au contact du G-Self qui ne réagit qu’à des conditions spécifiques que Bellri semble remplir.

L’objectif des pirates de l’espace qui ont attaqué Capital Tower et d’Aida, tout comme le destin de Bellri ont été choisis par le G-Self et les conduira vers des révélations pouvant ébranler toute l’ère du Reguild Century…

  

Aperçu

Quinze années après Turn A Gundam:cc/turn-a-gundam/turn-a-gundam.html:lien}, une dizaine depuis les films Zêta Gundam, et le court métrage {lien:db:1244:Ring Of Gundam, Yoshiyuki Tomino revient sur son oeuvre avec un nouveau volet original. Le créateur reprend la plastique de ses précédentes séries telles que Overman King Gainer ou Turn A Gundam avec des codes visuels très similaires.

Pour pouvoir faciliter sa connexion avec le Siècle Universel, Reconguista disperse de très nombreux détails avec notamment la physique Minovsky qui est réutilisée, et des apparitions de symboles de l’UC tels que des Mobile Suits emblématiques. Cependant, le Reguild Century est un univers qui possède sa personnalité propre, et là dessus, la série est très vague. En effet, le spectateur est directement embarqué dans le fil conducteur de l’histoire amorcée par la prise d’otage par les “pirates de l’Espace” et découvre de manière très disparate ce qui constitue le contexte géopolitique de la série. On est ainsi bombardé d’anecdotes, détails, noms de factions et de personnages, mais sans réelle connexions entre tous ces éléments ce qui rend la narration de la série très difficile à suivre. Ajouté à cela le fait que les situations et les échanges entre les personnages tiennent du dialogue de sourds, le spectateur est constamment interloqué et perdu dans ce qu’il suit. Cette hasardeuse recette tenant du pudding à l’arsenic provoque un résultat très indigeste à suivre et de nombreux spectateurs auront sûrement jeté l’éponge. La série n’aura pas bénéficié non plus d’une case horaire idéale, elle fut en effet diffusée vers 2h du matin au Japon. Néanmoins elle aura enregistré des audiences honorables pour un créneau aussi peu profitable. 

Défaut reconnu par le réalisateur au cours des interviews qui ont suivi la diffusion de la série, on constate néanmoins que très tardivement, trop hélas, la série fini par être plus concise et les événements s’enchaînent de manière plus logique, mais aussi plus rapide. En effet, rattrapé par les 26 épisodes qui composent la série, le staff n’aura pas été en mesure de réparer l’erreur de narration. Ce défaut majeur aura fait l’objet de très virulentes critiques de la part du public, mais aussi de grands noms de l’animation japonaise tels que Toshio Okada, l’un des fondateurs du studio Gainax. 

Néanmoins, si Reconguista possède un défaut qui rend son suivi difficile, elle possède un qualité qui n’est pas des moindres : sa réalisation. L’équipe directrice de la série mélange aussi bien des artistiques de carrière que de nouveaux noms qui débutent la leur. Le tout chapeauté par un réalisateur dont la renommée est aussi grande que la controverse que suscite son oeuvre, M. Tomino. 

Ainsi, les personnages sont dessinés par Kenichi Yoshida, qui a déjà collaboré avec Tomino sur Overman King Gainer, mais aussi connu pour avoir réalisé les personnages des séries Eureka Seven et Eureka Seven AO. Son style rapidement reconnaissable divise également les avis avec les conquis et les rebutés. Série Tomino oblige, Gundam Reconguista nous promet un panel de personnages très variés et nombreux allant du sérieux au loufoque. Avec beaucoup de personnages et un format réduit, la série parviendra cependant à développer son casting principal et ceux qui gravitent autour. 

Du côté du mecha design, Tomino continue dans l’optique de faire différent des habitudes de la Saga tout en disant lors de la production de la série que ses choix sur Turn A étaient une erreur. On retrouve dans le staff Akira Yasuda, qui a également oeuvré sur King Gainer ou Code Geass, et qui fut le character designer de Turn A Gundam et dont on lui doit le design du G-Self. Parmi les autres créateurs, nous avons Ippei Gyôbu dont il semble que ce soit ses premiers travaux, ainsi que Kimitoshi Yamane. Ce dernier fait partie des habitués de la Saga pour avoir travailé sur Gundam SEED, G Gundam, The 08th MS Team ou encore MS IGLOO. Les Mobile Suits de la série tranchent une nouvelle fois avec le style commun et le modèle star, le G-Self, donne l’impression d’être une version extrêmement aboutie face à ses prédécesseurs avec des proportions très rondes et une tête très originale, rendant le mecha plus vivant. Le tout est accompagné d’effets visuels qui rendent le G-Self presque magique avec de nombreuses lumières et animations qui le décorent. 

Et oui il faut le dire, la réalisation de G No Reconguista est tout simplement magnifique. Si les premiers épisodes mettaient en place le style graphique de la série et étaient parfois hésitants, la direction artistique trouvera rapidement son rythme de croisière et nous proposera une série esthétiquement superbe. Parmi les directives du réalisateur, l’une des principales était de faire la série avec les méthodes du passé. Ce qui choque quand on regarde la série pour la première fois, c’est qu’elle exploite un rendu crayonné et une mise en couleur rappelant l’époque où l’animation était entièrement réalisée à la main sans aide numérique comme aujourd’hui. Combiné à une animation très vive, peu d’éléments statiques à l’image, une ambiance visuelle aux couleurs vives et aux effets de lumière très nombreux, le staff de la série a mis la barre très haute. Le tout est épaulé par de l’image de synthèse de très haute qualité qui se combine très bien avec l’animation traditionnelle. La série aura eu droit également à un réalisateur de renom sur son dixième épisode, à savoir Tetsuo Araki qui a dirigé précédemment Shingeki no Kyôjin - l’Attaque des Titans.  

Du côté de l’ambiance musicale, nous sommes sur une bande originale composée par Yuugo Kanno qui a travaillé sur d’autres séries comme Psycho-Pass. L’OST est de grande qualité et les thèmes écrits accompagnent très bien l’ambiance de la série. Pour les génériques, celui d’ouverture est interprété par le groupe GARNiDELiA et s’intitule « BLAZE ». Celui-ci est assez particulier et se laisse écouter. Visuellement, le générique est beaucoup constitué de séquences tirées de la série ponctuées de quelques scènes dédiées. Pour le générique de fin, la série a sa propre chanson « G no Sekou » (« L’éclair de G ») interprétée par Daisuke Hasegawa. On regrettera que le générique de fin spoile allègrement des éléments à venir de la série, gâchant un peu le plaisir de la découverte.

Conclusion

Gundam Reconguista in G est une série qui a eu tout ce qu’il lui fallait pour être une merveille, mais hélas elle n’aura pas su raconter son histoire et aura provoqué une réaction de rejet de la part du public. Alors que visuel la série nous met une véritable claque, la narration est difficile à suivre et gâche le plaisir de la découverte de la série. Dans ses réactions à la critique, Tomino a dit qu’il s’agit d’une oeuvre qui sera à revoir avec le recul pour pouvoir l’apprécier tout en reconnaissant que l’écriture n’a pas marché. On ne peut que souhaiter à la série d’acquérir plus de notoriété avec le recul et les années, mais en l’état actuel, on ne peut que déplorer le résultat qui n’est pas à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer du créateur original de la Saga Gundam. Peut-on mettre ceci sur le dos du format réduit de 26 épisodes ? M. Tomino a déjà réalisé des séries TV courtes, mais pas pour Gundam, ceci pouvant justifier cet échec narratif. 

Fiche Technique

Dates de sortie