Gundam Iron-blooded Orphans Saison 2

Annoncée le 12 juillet 2016, la seconde saison de Gundam Iron-blooded Orphans a démarré le 2 octobre en diffusion mondiale. Reprenant quelques années après la fin de la première série, celle-ci est réalisée par la même équipe et reprend le même ton très dur qui avait marqué la première saison. 

Diffusée de manière internationale dont en français sur Wakanim et Daisuki, la série s’est terminée avec un total de 50 épisodes.

Histoire

Deux ans après les événements d’Arbrau, Tekkadan est désormais une entreprise florissante qui a établi sa renommée grâce à sa participation dans ce conflit. La compagnie a depuis ouvert une filiale sur Terre pour accompagner Arbrau dans la création d’une armée autonome. Leurs deux Gundam emblématiques finalisant leurs réparations et évolution suite aux dégâts subits pendant le conflit, Tekkadan s’occupe de développer ses ressources en vue de ses nouvelles affectations. 

La cliente historique de Tekkadan, Kudelia Aina Bernstein, refait alors appel à leurs services pour l’escorter durant la visite d’une des mines de semi-métal régie par la société Admoss qu’elle dirige. La jeune femme est en effet de nouveau la cible d’opposants politique. Et comme ils pouvaient s’y attendre, au moment des préparatifs, la base des Tekkadans est attaquée par un groupe de pirates… 

Les nouvelles recrues à l’entraînement 

Aperçu

Après une première saison qui nous aura laissé un avis mitigé à cause de sa lenteur et bien trop d’épisodes sans intérêt, la seconde parvient à donner plus de plaisir à la suivre. Globalement, on prend les mêmes et on recommence : les personnages ont un peu évolué, le monde aussi et la plupart des “gamins” du Tekkadan ont désormais des postes impliquant de hautes responsabilités. Repartant avec le même staff, la série propose ainsi un terrain connu qui permet de raccrocher immédiatement les wagons de la précédente. 

Cette deuxième partie d’IBO reprend plus ou moins le même démarrage avec à nouveau la miss Kudelia qui a des ennuis. Creusant un peu plus ses intrigues politiques, les premiers épisodes mélangent habilement les complots entre mouvements idéologiques et les batailles bien violentes entre groupes armés. Cette nouvelle saison développe également un peu mieux le Gjallahorn et déploie rapidement les prémices de son futur fil conducteur avec la réforme voulue par McGillis Fareed.

Ainsi, les thèmes développés lors de la première saison tels que l’esclavagisme, les enfants soldats, ou encore le choc culturel ne sont plus réellement abordés car considérés comme acquis. La série prend une dimension plus globale avec les complots politiques de plus grande ampleur qui ont été timidement amenés lors de la première saison. Néanmoins, la série se permettra d’aborder des thèmes inédits pour Gundam avec des sujets un peu plus « locaux ». Par exemple, elle présente ainsi un protagoniste souffrant d’un handicap moteur, mais aussi un personnage homosexuel qui découvrira ses sentiments sans tomber dans une caricature informe. Après son démarrage avec le groupe de pirates dont les motifs et l’enjeu de leur capture va au-delà d’une simple attaque de routine, la série enchaîne directement avec la filiale terrienne de Tekkadan et ses problèmes qui se déclenchent lors d’un attentat à l’encontre du président d’Arbrau. Ainsi, on découvre de manière plus approfondie l’ingérence dont le Gjallahorn est capable malgré leur rôle d’arbitre neutre face aux nations. Plongeant Tekkadan dans une guerre qui durera plusieurs mois, ce premier événement marquera les différents tournants que la série prendra.

Là où le bât blesse, c’est que la série donne durant une grande partie de son suivi l’impression de ne pas avoir de réel fil conducteur. En effet, celle-ci enchaîne une série d’arcs de quelques épisodes qui semblent, à première vue, peu connectés entre eux. Ballottés dans tous les sens par une intrigue encore invisible, les personnages se retrouvent concassés par un scénario qui ne leur laissera au final aucune pitié. Au fur et à mesure de l’avancée et des complots politiques, voire mafieux, que la série présentera, l’apogée aura lieu lors de la réforme du Gjallahorn promise par McGillis depuis les derniers épisodes de la S1. Ceci basculera du tout au tout les idées qu’on pouvait se faire vis à vis de Gundam IBO car elle provoquera une spirale infernale qui aura le mérite de surprendre régulièrement le spectateur. De manière rétro active, l’intrigue fini par se dévoiler aux trois quarts du parcours permet de recoller le fil conducteur qui était tant absent durant une majeure partie de la série. Cette intrigue atteindra son apogée dans un final explosif et inédit pour une série Gundam qui parviendra à extirper une fin positive sur ce qui se présente comme étant le plus gros « bad ending » de la licence.

Au delà de son histoire, on regrettera que la série ne développe pas plus que ça son arrière plan historique pourtant pas mal suggéré lors de la première saison. Si celle-ci nous montrera ce qu’étaient les fameuses « calamités » de la Guerre éponyme, pourquoi les Gundam Frame ont été construites, etc, on sera déçu de savoir que ces passages ne serviront qu’à écrire un des nombreux arcs qui composent l’histoire de cette saison 2 sans réel apport contextuel. Résultat, le spectateur reste sur sa faim en permanence et aura l’impression que tel Gundam G no Reconguista (Reconguista in G), le passé de la série est un tabou. Si la série distille tout de même des éléments de manière très sporadique, il n’en reste pas moins qu’il nous manque des notions pour pouvoir comprendre certains choix. Celle-ci reste alors très évasive et oblige à former de frustrantes théories qui ne seront potentiellement jamais vérifiées. Parmi les exemples notables, nous citerons l’origine des « Calamités » qui est totalement passée sous silence. Autre notion qui aurait pu être importante, c’est le fameux fondateur du Gjallahorn, Agnika Kaeiru, qui est presque canonisé au rang de Saint parmi l’institution et idéalisé au possible par McGillis Fareed qui y voit un véritable Messie. A cause de tous ces petits détails passés sous silence, le spectateur se retrouve obligé de ne croire qu’un seul point de vue, à savoir celui des personnages de la série. Celle-ci ne disposant pas de narrateur externe, à aucun moment elle ne cherche à donner des éléments de réflexion à celui qui suit l’histoire. Sans pour autant tomber dans l’extrême que Reconguista in G nous a servi en considérant pour acquis des notions totalement inconnues du spectateur, on conservera une sensation de vide désagréable.

Outre son arrière plan qui laisse sur sa faim, nous noterons que la série aurait pu faire un petit effort sur le développement de ses personnages secondaires. Celle-ci évite la surenchère de nouveaux personnages et se contente d’en rajouter quelques uns pour apporter quelques points de vue externe. Si parmi les nouvelles recrues de Tekkadan le personnage de Zack fait office d’opposant face à la pensée unique qui régie l’organisation, d’autres comme Hush seront au final totalement transparents après quelques scènes les impliquant. Hélas, les personnages revenant de la première saison auront le même sort avec un développement très faible, la série préférant se contenter d’exploiter leur personnalité sans réellement les présenter en plus grande profondeur. Gundam IBO s’accorde tout de même une exception à ce défaut en développan les personnages qui sont au coeur des arcs narratifs qui composent sa seconde saison, par exemple Takaki qui jouera un rôle important durant la crise d’Arbrau au début de la série. Cependant, au final, ce sont les protagonistes qui seront le mieux développés et quelques antagonistes. Parmi ceux-ci, on notera que le personnage de Rustal Elion est une grande surprise dans cette série et de manière plus générale dans la Saga Gundam. Ce personnage pragmatique cache un jeu qui ne se révèle que dans les dernières minutes de l’épilogue lui donnant une profondeur qui semble absente en apparence. A l’opposé, Gundam IBO semble concourir pour le personnage le plus détesté et détestable avec Iok Kujan qui aura le mérite de provoquer la haine du spectateur jusqu’au bout.

Du côté mechas, Gundam IBO poursuit sur sa lancée avec des designs tranchant radicalement avec les acquis de Gundam. Le Barbatos continue d’évoluer et son design devient de plus en plus bestial avec le temps. Que ce soit du côté des Gundam Frames ou encore des simples Grunts, l’esthétique de la série est toujours aussi agréable et le rythme des combats continue de nous rappeler combien l’animation traditionnelle a encore de beaux jours face à une 3D qui peine encore à convaincre dans la licence. Un des éléments assez comiques liés au mecha design de la série, que celle-ci aura même relevé durant un dialogue, l’inflation dans le nom des Gundam. Avec Gundam Gusion Rebake Full City et Gundam Barbatos Lupus Rex, celle-ci présente une certaine disposition aux noms à rallonge.

L’ambiance musicale de la série est dans la même lignée que la précédente avec des thèmes connus et quelques nouveaux. Une bande audio très sympathique et rythmée qui apporte du tonus à l’image. Du côté des génériques, ceux-ci n’emballent pas plus que ça et ne risquent pas de rester dans les anales.

Conclusion

Cette nouvelle saison de Gundam Iron-blooded Orphans nous apporte son lot de surprises, mais aussi de frustration couplée à un peu de déception. Collant un véritable coup de pied au derrière d’une licence qui capitalise depuis trop longtemps sur ses acquis et son nom, elle parvient à proposer une histoire et des thèmes qui changent réellement des habitudes de Gundam. Réussisant à offrir un final à la fois cruel et positif et illustrant l’adage “on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs”, elle mérite clairement le détour pour peu qu’on lui pardonne ses errements durant la première saison et ses omissions sur la seconde. Une série qui pourrait potentiellement laisser son empreinte dans la licence et partage pas mal de points communs avec un autre succès critique qui lui est contemporain, à savoir Mobile Suit Gundam Thunderbolt. 


Fiche Technique

Dates de sortie