Mobile Suit Gundam SEED DESTINY

Fort du succès de Gundam SEED, après un an de rumeur et autres spéculations, l’annonce officielle en juillet 2004 d’une suite pour la série a été reçue avec grande attention par les fans de la Saga Gundam. C’est ainsi que le 9 octobre 2004, la très attendue suite commença sa diffusion sur la même chaine que son précédent opus. Cependant, Gundam SEED Destiny a divisé les fans entre ceux qui ont été satisfaits, et les déçus. Réalisée par le même staff que Gundam SEED, cette nouvelle série se passe 2 ans après les évènements de la précédente histoire du Cosmic Era.
Quel nouveau conflit va enflammer la paix fragile qui s’était établi entre les Naturals et les Coordinators ?

 

 

Histoire

15 juin CE 71, l’Alliance Terrestre déclare la guerre à Orb. L’évacuation des zones civils du pays a été lancé, mais dans le chaos des départs avec les combats féroces qui se mènent dans le ciel, de nombreux civils perdront la vie. C’est le cas de la famille du jeune Shinn Asuka, qui verra ses parents et sa soeur tués sous ses yeux par un tir perdu. C’est l’esprit déterminé par la vengeance qu’il décidera par la suite de s’enrôler dans l’armée de ZAFT, étant lui-même un Coordinator.

CE 72, la guerre entre ZAFT et l’Alliance s’est achevée après la meurtrière bataille de Jachin Due. Un traité est signé entre les représentants des grandes puissances à l’emplacement des ruines de Junius 7. Cet accord de paix prohibe les armes nucléaires, le Neutron Jammer Canceller, et le Mirage Colloid, tout en limitant l’armement des nations.

10 février CE 73, la représentante d’Orb, Cagalli Yula Athha, accompagnée par Athrun Zala, rend visite au nouveau Chancelier Suprême de PLANT pour veiller à ce que les clauses du traité soient respectées. Accueillis par Gilbert Durandal, ils vont visiter la base militaire d’Armory One, mais à ce moment là, un groupe des forces spéciales de l’Alliance s’infiltre dans la base pour voler trois nouveaux prototypes de Mobiles Suits de ZAFT, du type Gundam. L’alerte déclenchée, Shinn Asuka interviendra avec un autre Gundam, l’Impulse, pour tenter d’arrêter les voleurs qui parviendront à s’enfuir.

Mais pendant ce temps, on note aussi un déplacement inhabituellement inquiétant des ruines de Junius 7 vers la Terre, le monde est sur le point de connaître à nouveau le chaos et la guerre…

Aperçu

Gundam SEED Destiny débute son histoire sur les mêmes bases que son aînée, à savoir le vol de Gundam secrètement construits par une faction. Ce qui pouvait inquiéter par un début assez bateau remonte le niveau lorsqu’arrive la catastrophe de la chute des ruines de Junius 7 sur Terre avec le chaos qui s’en suit. Globalement, Gundam SEED Destiny présente une trame plus dure et violente que la précédente histoire du Cosmic-Era. Cependant, il semble aussi que la série soit ternie par une narration peu cohérente en rapport avec sa trame, misant plus sur l’effet de puissance et les combats de personnages principaux que le développement d’une histoire concise. Un des points marquants du dénouement de la série restera l’éviction des nouveaux personnages au profit des anciens tels que Kira et Lacus.

Nous avons regretté à la sortie de Gundam SEED Destiny un arrière-goût de série bâclée. En effet, la qualité de réalisation est un cran en dessous de sa préquelle, l’animation est parfois hésitante, la reprise de scènes de combat ou de dialogues est plus nombreuse qu’avant, seule les animations 3D n’ont pas changé. A côté de ça, nous avons également eu un point négatif concernant l’abus de reprises des premières séries de Gundam : les designs de plusieurs Mobiles Suits avec leur nom (Zaku, Gouf…) marquent le manque de créativité de l’équipe directrice de la série, sans compter parfois des erreurs de montage en reprenant des scènes issues de Gundam SEED.

Nous passons maintenant du côté des personnages, il ne va pas sans dire qu’on reconnaît directement le trait d’Hisaishi Hirai. Bien qu’il soit bon designer au niveau du dessin, on constatera encore une fois son défaut à ne pas savoir renouveler son style. Certes, il applique ainsi une marque de fabrique qui lui permet de se démarquer, mais cette absence de différences majeures entre les protagonistes n’est pas pour améliorer le style graphique de la série. Concernant le développement des personnages, ici encore on regrettera que celui qui fut présenté comme le héro de la série à l’époque de sa sortie, Shinn Asuka, n’évolue quasiment pas d’un trait ! Il reste ce gamin borné et colérique qui n’a que haine et vengeance dans ses yeux, et rien pour le faire progresser vers un état d’esprit plus serein. Les autres nouveaux personnages sont également relativement peu développés, certains ne cachent que peu de secrets car ils ont le même stéréotype qu’un de la précédente série, ou alors pire, des résurrections miraculeuses ? Relativement dommage.

L’aspect mecha-design de la série est quant à lui assez déroutant. Outre la reprise des anciens modèles présents dans l’Universal Century de la Saga, on gardera en tête que le goût des nouveaux Gundam est fortement discutable. Un graphique peu détaillé qui va dans la continuité de la réalisation moyenne par rapport à son aînée n’aide pas à se faire une bonne opinion sur les nouvelles machines présentées. On retiendra néanmoins que le Gundam éponyme de la série, le Destiny, est relativement réussi au niveau de sa conception et de son design. L’idée de reprendre le concept du Gundam en plusieurs morceaux telle que présentée dans MS Gundam, ZZ, ou encore V Gundam, a donné naissance à des scènes de combat intéressantes, tout en laissant une amertume face à sa scène d’assemblage qui est aussi tremblotante que disproportionnée…

Côté musiques, les bandes originales de la série sont composées à nouveau par Toshihiko Sahashi, qui reste dans la même qualité de travail qu’il a fourni pour Gundam SEED. On notera un aspect bien plus tourné vers le mystère et le mélancolisme dans les musiques que celles de son aînée, mais également des pistes épiques lors de certaines scènes de combat qui donnent une dimension bien plus agréable à la série. Les génériques de la série sont cette fois au nombre de 4 ouvertures et 4 fermetures. Différents artistes de la scène J-POP sont encore une fois à l’honneur pour ces chansons, avec à nouveau TM Revolution ou encore Tanaka Rie qu’on a déjà entendus. On regrettera certaines chansons hautement criardes (3ème générique) ou alors hors contexte par leur style musicale (4ème générique) qui donnent plus envie de zapper le générique que de l’apprécier. Au niveau des chansons d’ambiance de la série, Nishikawa signe également Vestige, et Fiction Juncton Feat Yuuka nous gratifie d’un autre titre de grande beauté. Dans la catégorie “erreur de casting”, on gardera en mémoire la version Pop de “Shizukana Yoru Ni” qui dénature sa version originale, mais correspondant au personnage qui la chante dans la série.

Conclusion

Oui, cette page de présentation tourne au portrait réquisitoire, la critique est relativement négative. Les remarques exposées dans cet article restent pour autant un maximum objectives, il faut néanmoins noter que la série présente de nombreuses déceptions, mais elle bénéficie tout de même de quelques qualités. Gundam SEED Destiny est une série à voir si on est fan du Cosmic-Era, surtout si cette précédente histoire vous a fait découvrir la Saga. La série a néanmoins été grandement plébiscitée par le public Japonais et a gagné de nombreux prix.

Comme son ainée, Gundam SEED DESTINY a bénéficié en 2013 d’une remasterisation HD avec des ajouts de nouvelles scènes et corrections de défauts d’animation ou de montage.


Année de sortie :