14 juin 2004 - Tomino Yoshiyuki sur le film de Zeta Gundam

Interview de Tomino Yoshiyuki par Harutoshi Fukui parue dans Gundam Ace au sujet de Zeta Gundam.

 

Il y aura quelques spoilers sur la série, donc attention. 

Par moments j’ai aussi eu beaucoup de mal à saisir, donc il se peut que certains passages soient peu compréhensibles… 

Ceci est un extrait, Tomino et Fukui avaient abordé dedans des sujets plus d’actualité (guerre, nationalisme…).

Un lien entre Zeta et le monde actuel.

Fukui : Changeons de sujet pour Zeta Gundam. Est-ce que nos discussions (monde actuel) on servit comme allusions avec Zeta ?

Tomino : Oui. Cela correspond à ce que je pensais après qu’ils m’aient proposé de faire une version film de Zeta. 
Pendant la version TV, j’étais hésitant car je me disais “Je dois faire un autre Mobile-Suit Gundam”.
Je voulais faire encore 2 ou 3 titres après MS Gundam, mais je n’en fut pas capable à cause d’un manque de motivation. J’étais désappointé à l’idée de me dire “Est-ce que c’est tout ce que j’ai ?” et en plus avec les problèmes de production, des relations difficiles avec Sunrise. 
Les gens pensent que le marché de l’animation se limite à faire des séries TV pour gagner de l’argent. Ce n’est pas quelque chose de mal, mais je me sentais honteux à l’idée de m’habituer à faire ça. 
Dans cet état d’esprit, j’ai décidé de faire ce que je voulais faire avec Zeta en utilisant le nom de “Gundam”. En d’autres termes, ajouter un message, “Vous deviendrez bête à force de ne regarder que des animes tout le temps”. 
Il est dangereux d’appliquer ce qu’on voit dans les dessins animés dans la réalité. Alors pour faire mieux passer et comprendre le message, vous devez le faire avec le personnage principal, et peut être que les gens comprendront. Il en découle que Camille devient fou. 

Encourager la génération dessins animés TV de s’éloigner des dessins animés, en d’autres termes, créer une antithèse contre le dessin animé dans un dessin animé, c’est ce que j’ai fait. (ndt : c’est un peu dur à suivre, je vous l’accorde…)
Le souvenir de n’avoir créé Zeta que dans un sens ou l’autre m’a laissé une mauvaise impression. 
Cependant, 20 ans après, j’aime maintenant les dessins animés à cause de Zeta. Pour moi, c’est mon côté stupide qui surgit. 

Camille est devenu fou parce que je voulais délivrer un message, mais d’autres ont pensé “les dessins animés sont un media où on peut faire ce genre de trucs”. Ils n’ont pas tord, il y a de très nombreuses oeuvres où le héro deviens fou. 

Fukui : C’est vrai. 

Tomino : Il n’y a rien que vous ne puissiez faire après avoir entendu ceci. Je comprend que c’est comment le travail (la série) est vu. 6 ou 7 ans auparavant, on m’a proposé de faire un film de Zeta Gundam. Mais l’idée n’a pas aboutie car j’étais hésitant à répondre. Cette fois j’ai accepté à cause des évènements du 11 septembre. L’autre raison est personnelle. 
Après avoir fait Turn A et Overman King Gainer, j’ai pensé qu’il serait bon de refaire Z Gundam. 

Le film sera compilé en 3 parties. Lorsque j’ai démarré, j’ai travaillé sur le contenu du premier film et ensuite sur l’édition du DVD. J’ai dit “Wow c’est super !”, cependant je n’ai pas encore décidé comment cela se terminerait. 

Fukui : Il ne suivra pas la série TV ? 

Tomino : J’ai décidé ceci après le 1er. Le final sera différent de la série (ndt : Tomino dit autrement, mais je préfère pas reprendre ses termes pour cause de spoilers sur la fin).
Si je décide de sortir ce film comme une réponse contre la société, il risquera d’y avoir des malentendus. Si je dis que ce film n’est qu’un divertissement, je me sentirai mieux. 

Si je fais comme ça, les dessins animé, voire mechas, ne produiront pas de malentendus. 
C’est pourquoi la version film de Zeta aura un Camille beaucoup plus vigoureux. Je n’ai pas de doutes là dessus. J’en suis venu à cette conclusion en travaillant sur le premier film. En fait, j’ai terminé la première partie avec Camille plus vigoureux. C’est l’histoire de Camille. Je l’ai utilisé comme fondation du premier film et les résultats furent très bons. J’étais surpris. Comme j’ai laissé allé mon stress, j’étais soulagé. Quelle hâte. C’est comme ça que devrait être le divertissement. Ca donne de l’espoir. Je ne veux pas voir d’histoires sans lendemain.

(là il parle de l’idolatrerie avec un parallèle aux débuts de la religion musulmane où les peuples vénéraient des idoles pour ensuite y faire le lien avec Zeta) 

Où est le rapport avec Zeta ? Vous avez des icones comme Camille, Char et Amuro. Maintenant ces idoles sont ensembles. En terme de films, ce serait un grand format. Il semblerait que je puisse faire une histoire où un groupe existe dans lequel chacun serait ensemble pour faire quelque chose. 

Fukui : Ca se rapproche du nationalisme dont on a discuté.

Tomino : Oui, tout à fait. Le point le plus important lorsque j’ai fait Zeta est que les personnages de MS Gundam qui y apparaîssaient devaient être plus âgés. Qui se serait permit de faire une telle chose dans ce business de l’animation ? Je l’ai fait avec Zeta. Les gens du style “10 ans aupravant, je combattais en tant que Char. Maintenant je suis devenu plus vieux.” apparaissent et maintenant vous avez un jeune personnage qui dit “Amuro était un héro”. 

Fukui : Tout le monde pense que c’est ce qui rend Zeta agréable. 

Tomino : Magnifique. Nombreux personnages qui sont apparut dans la version TV étaient fatigués. Maintenant ils sont devenus des armes. Personne n’était plus surpris que je ne l’ai été. Initialement, j’avais prévu d’éléminer quelques semi-réguliers pour résumer le tout, mais personne ne l’a fait. Avoir tout le monde dedans résulte d’une bonne organisation. 

Fukui : Comme il y a de nombreux pays et ethnies qui acceptent chacun comme des individus. 

Tomino : C’est inutile pour moi de dire des choses très égoïstes afin de les réconcilier. C’est bien pour tout le monde d’être là et il semble que ça continuera ainsi. 

Fukui : C’est similaire comme voir les choses d’un autre point de vue. 

Tomino : Je prévoie de dévoiler lentement l’histoire. Peut être un ou deux pourraient partir. Pour ça j’espère qu’ils me pardonneront, mais fondamentallement, je ne peux oublier personne. 

Fukui : Dans la dernière partie de la série TV, de nombreux personnages meurent… 

Tomino : Ils vont mourir. Je n’ai pas oublié beaucoup d’épisodes. Les gens vont mourir parce qu’ils sont là. Si ils n’étaient pas là, ils ne mouriraient pas. 

Fukui : C’est mieux que de ne pas être là du tout. 

Tomino : Ils doivent être là. Si ils avaient été mis à l’écart à l’origine, ils ne seraient pas morts. Mais tout le monde est là. Et tant que je tiendrais l’autorité en tant qu’auteur original, je ne les oublierai pas. En ces termes, c’est une superbe histoire.